Thierno Malal Diafunanke

 

 

Ici Repose Thierno Malal Diafouna 1692 - 1751 Ancetre de Thierno Aliou Bhuubha N'Diyan designe Premier Imam et Chef Religieux de la Region de Labe 1750 par le fondateur de Labe Karamoko Alpha.


 

 

 

Voila ce que dit Ie poète de Thierno Malal:

"Missidé Hindé danyuno hobbhé
Ko Thierno men mawdho danyi hoddé
Yo jôma men malnu bhen mawbhé
Ko Thierno medhen Malal mawdho
Sagata mawdho Waliyyûbhé
Ko Diâfuna leydi hodho mabbhé
Ko ngayngu sibbhé e nganyanândi
O ardirî Fûta hollêde
Bhe yaltu îdi, o gasi bhurdé
Gorê e gandal e dardyindé
Bhe sorni korté to molu makko
Ko ngun o ardi e dyêrêndi
O ardi aynde bukâ soynde
Dyibindho men hoddira yhewde
Danêri Fûta e okkêde
Yo dyôma okku mo yâfêde!
O ardi leydi koyin Fûta
Dyeyal kulunnâbhé wernêde
Koyin malî wernugol gando,
Waliyyu mawdho gasudho ferde
Belande makko o gasi tinde
Wondé bhattiké fâtâde
Ko gâwi sêkî o danyi tinde
Hodhande makko Démbén misîdé
Ko soynde Démbén o gasi tinde
Lelânde makko e surrêde".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ancêtre de Thierno Aliou Bhoubha N'Diyan, le plus lointain connu, rapporté par les chroniqueurs, s'appelait Ali Kali

et habitait le Maacina (actuel République du Mali). Parmi ses enfants Moussa émigra vers l'Ouest et s'installa à 

Niôro du Sahel dans le  Diâfouna (Kayes). Il y fonda une famille et eut beaucoup d'enfants dont Malal.

Malal avait un grand frère de lait, Lamine et plusieurs demi-frères. Son père I ‘envoya dans un Doudhal dirigé par

une famille de marabouts Sarakollés (du clan Doukouré) non loin de Niôro. II y apprit la langue Sarakollé,

perfectionna la lecture du Coran, apprit la traduction et l'interprétation du livre saint, la charia et autres classiques de

I ‘Islam. Après quelques années dans ce doudhal il devient chef du doudhal, I ‘instructeur des autres talibés.

Quand il revint à Niôro avec le titre de Thierno, il y était le plus cultivé en Islam et se demi-frères en furent très jaloux.

II fonda un foyer et eut deux (2) enfants: Abdourahmane et Boubacar. II créa un doudhal et commença à

communiquer ses connaissances islamiques. II était apprécié par toute la communauté.

Un jour, la jalousie de ses demi-frères eut raison de Thierno Malal. II fut amené à quitter la ville brusquement dans

presque I ‘inconscience, n'emportant que quelques livres et son cheval. Sa monture I ‘amena ou Dieu a voulu, c'est-

à-dire à Fello, localité du Diiwal de Kollâdhé, Confédération du Fouta-Djallon. C'était en 1741.

Il y créa un doudhal et forma une trentaine de talibés à la traduction et au commentaire du Coran. II demanda et

obtint des autochtones I ‘autorisation d'ajouter au nom de la localité le terme Diâfouna en souvenir de son lieu

d'origine. C'est depuis que le village s'appelle « Fello-Diâfouna ». Thierno Malal y vécut neuf (9) ails à la grande

satisfaction des habitants qui, après avoir reconnu ses grandes connaissances de I ‘Islam voulurent faire de lui leur

chef coutumier. Thierno Malal qui n'aspirait à aucune responsabilité administrative décline I ‘offre. II quitta Fello-

Diâfouna furtivement et se dirigea vers I ‘ouest. II traversa le Kankalabé, passa par Kankadi dans le Noussi et arriva

à Tountouroun où vivait un célèbre islamiste du nom de Thierno Mamadou Bhoye dont il avait entendu parler.

Karamoko Alpha apprit la présence d'un grand marabout à Tountouroun chez Thierno Mamadou Bhoye et voulut le

rencontrer. II envoya une, délégation à Tountouroun pour transmettre à Thierno Mamadou Bhoye une invitation

adressée à son visiteur à se rendre auprès de lui à Démbin. A l’arrivée de Thierno Malal à Démbin avec la

délégation qui est allée le chercher à Tountouroun, Karamoko Alpha était absent. II était parti précipitamment la

veille avec quelques Sofas soutenir une bataille qu'un détachèrent de son armée menait contre des païens dans une

contrée voisine. Thierno Malal fut installé par les notables trouvés sur place (1750). A son retour à Démbin,

Karamoko Alpha reçut chaleureusement Thierno Malal et lui souhaita la bienvenue. Comme pour le tester Karamoko

Alpha demanda à Thierno Malal de partager I ‘important butin rapporté de la bataille. Thierno Malal, sans demander

le nombre de parts repartit le butin entre les ayants droits conformément aux prescriptions du saint Coran. Au vu du

résultat, Karamoko Alpha dit:          

"Mais Thierno vous n'avez rien prévu pour vous et ceux que vous avez trouvé sur place".

Thierno Malal répondit:

"Nous autres n'avons pas droit sur ce butin n'avant pas pris part à l'expédition".

Karamoko Alpha lui proposa des cadeaux et des territoires à diriger mais Thierno Malal accepta tout juste une

parcelle de terre pour sa tombe qu'il creusera d'ailleurs lui-même.

Edifié par tant de connaissances islamiques, de vertus et de désintéressement matériel, Karamoko Alpha expliqua

alors à Thierno Malal la raison pour laquelle il I ‘a invité à Démbin. II dit:

"Thierno, j'ai deux problèmes qui me préoccupant:

1- Je cherche un homme de Dieu pour m'aider à devenir un dignitaire dans la voie de Dieu dont tout le Fouta-Djallon

parlera jusqu'à la fin des temps;

2- Je vise un endroit pour bâtir une grande cité de l'islam qui sera connue de tout le monde et je cherche un homme de Dieu pour m'aider à découvrir ce lieu.

Thierno Malal, après trois jours de réflexion ou de consultation déclare:

« Pour la première affaire, je vous suggérerais:
- de continuer à agir sur le chemin de Dieu;
- de continuer à prodiguer le bien, à ne point nuire à autrui et à prendre en compte ce que vous entendez de la science de la religion et des règles de comportement selon la loi de l'Islam;
- de tenir la compagnie de gens de vertus afin que vos amis et les amis de vos enfants soient des gens de science et de vertu »,
« Pour la deuxième affaire, celui qui vous conduira sur le futur emplacement de la cité que vous voulez bâtir viendra. Pour le moment, je me tiens à votre disposition pour parcourir le premier tronçon du chemin qui vous y mènera ».

Ils firent ensemble le chemin Démbin-Misside Hindé. Thierno Malal mourut dans cette localité; son corps fut

transporté et inhumé à Démbin dans In tombe qu'il avait creusée (1751).

C'est de Missidé Hindé que partirent Karamoko Alpha et Thierno Abdourahmane, fils de Thierno Malal pour

construire la Mosquée qui marque le centre de la ville de Labé, la cité dont rêvait Karamoko Alpha mo Labé.


Wallafuyee El Hadj Karamoko Ciradiou Balde