Les Sarakoles

Le récit qui nous a été rapporté indique que leur premier ancêtre ayant rejoint le Fouta, est le nommé Silâ Makhan

Ciré qui connut Alfa Mainadou Cellou du Labé au cours de son séjour d'étude dans le Bhoundou. Il promit à ce

dernier de le rejoindre dès que possible.

Plusieurs années s'écoulèrent, puis il vint rompre charge à Timbo chez Karamoko Alfa. Célibataire, il refusa le projet

de mariage à une femme foula que lui proposa Karamoko Alfa. Silâ Makhan Ciré s'installa dans le Saïn, dans le

voisinage du pays malinké. Il fut rejoint par plusieurs autres parents qui s'installèrent à côté de lui. C'est alors qu'il

épousa une femme malinké d'où l'usage de la langue malinké dans le foyer sarakollé. Celle-ci lui donna plusieurs

enfants. Il fonda dans Timbo les villages de Timbo-Dalaba et Saré Bowal. Quand sa famille se développa il prit la

décision de rejoindre dans le Labé, son ami Alfa Mamadou Cellou, en laissant sur place, une partie de ses enfants

et quelques parents. En route pour Labé, il s'attarda dans le Kollâdhe où il fonda Baliboko et le village qui porte son

nom Silâya. Là encore, il abandonna plusieurs parents qui s'y installèrent définitivement.

A Labé, Alfa Mamadou Cellou l'autorisa à choisir son domicile à son gré. Il préféra la vallée de Komba, dont le sol

est très fertile et fonda le village de Manda à l'ouest du diiwal. Plus tard, des parents l'ayant rejoint, il les installa à

Lînsan et à Badougoula en bordure de la rivière Bantala, au nord de Manda. Pendant leur séjour, les Sarakolés

développèrent leur commerce traditionnel et s'éloignèrent à distance des affaires politiques du Fouta. Aussi furent-

ils considérés comme des étrangers.

 

 

 

 

 


Thierno Mamadou Bah - Histoire du Fouta-Djallon - Des origines au XXe siècle